Afin d’accélérer sa politique de transition numérique, le Gouvernement français impose la facturation électronique aux entreprises progressivement dès 2026. Si cette nouvelle réglementation apportera plus de rapidité et de sécurité dans le traitement des paiements, elle nécessite pour les entreprises de revoir leurs process et leurs outils.
Dans notre guide, retrouvez les points clés de la réforme, les dispositifs mis en place et quelques conseils.
Facturation électronique : les échéances
Depuis le 1er janvier 2020, l’ensemble des entreprises françaises sont tenues d’envoyer leurs factures à destination de leurs fournisseurs publics (BtoG, Business to Government) au format électronique, via la plateforme Chorus Pro.
Cette obligation va s’étendre à l’ensemble des transactions domestiques entre assujettis à la TVA (BtoB, business to business) selon le calendrier suivant :
- Obligation de recevoir des factures électroniques entre entreprises françaises.
À partir du 1er septembre 2026 pour l’ensemble des entreprises, quelle que soit leur taille.
- Obligation d’envoyer des factures électroniques entre entreprises françaises et de transmettre les données de certaines transactions (e-reporting) suivant les échéances suivantes :
À partir du du 1er septembre 2026 : Grandes entreprises avec plus de 5000 employés – CA annuel > à 1,5 milliards d’euros ou total de bilan > à 2 milliards d’euros.
À partir du 1erseptembre 2026 : ETI (Entreprises de taille intermédiaire), entreprise entre 250 et 5000 employés – CA annuel < 1,5 milliards d’euros ou total de bilan < à 2 milliards d’euros.
À partir du 1er septembre 2027 :
. PME (Petites et Moyennes entreprises), entreprise entre 10 et 250 employés – CA annuel < 50 millions d’euros ou total de bilan < à 43 millions d’euros.
. Micro-entreprise avec moins de 10 employés – CA annuel ou total du bilan annuel < à 2 millions d’euros.
Facturation électronique : les deux formats de factures électroniques autorisés
Une facture électronique est un fichier créé, émis, reçu et conservé sous forme électronique : lisible par les utilisateurs et traitables automatiquement par un logiciel.
Les informations relatives à la facture (société, numéro de facture, référence de la commande, numéro d’identification fiscale, conditions de paiement, etc.) sont transférées par voie électronique. Pour l’édition et la transmission des factures, plusieurs formats électroniques de facture seront autorisés par la Direction Générale des Impôts :
- Le format mixte ou hybride : ces factures sont constituées d’un fichier PDF (norme PDF/A3) et de données structurées (format informatique XML) contenant leurs données essentielles, ce qui permet leur traitement automatisé par un logiciel. C’est le cas des factures conformes au standard Factur-X par exemple, standard de plus en plus utilisé et qui sera autorisé dans le cadre de la nouvelle réglementation.
- Factures au format structuré : ces factures sont composées uniquement de données organisées dans un format normalisé, qui permet leur interprétation et leur traitement automatique par des logiciels, afin qu’elles puissent être envoyées en EDI (échange de données informatisé).
Facturation électronique : points de vigilance
- Les factures papier scannées au format PDF ne sont pas considérées comme des factures électroniques au sens de la réglementation, puisqu’elles n’ont pas été émises dès l’origine sous cette forme et ne sont que des copies de factures papier. Seuls certains formats de factures électroniques seront acceptés : UBL 2.1, UN/CEFACT CII et Factur-X.
- Les factures électroniques devront également être archivées électroniquement. Vous devrez donc disposer d’une solution d’archivage électronique des factures au plus tard en 2027.
Facturation électronique : l’E-reporting
C’est l’obligation de transfert à l’Administration fiscale des données de transaction (montant HT, montant de la TVA, montant TTC, etc), non concernées par la facturation électronique :
- Les ventes et prestations de services aux particuliers non assujettis à la TVA (BtoC, business to consumer).
- Les transactions avec des structures établies à l’étranger (les ventes à l’export, Business to Business à l’international).
Cette obligation suivra le même calendrier que la facturation électronique obligatoire : 1er septembre 2026 pour les grandes entreprises et les ETI et 1er septembre 2027 pour les plus petites structures.
Facturation électronique : les plateformes de dématérialisation partenaires (PDP)
À compter du 1er septembre 2026, pour recevoir ou émettre les factures, les entreprises devront choisir une plateforme de dématérialisation partenaires (PDP) agréée au préalable par l’Administration fiscale. La liste de ces plateformes est accessible via ce lien : https://www.impots.gouv.fr/facturation-electronique-et-plateformes-partenaires .
Solution de dématérialisation des factures : quels gains escompter ?
Au-delà de la mise en conformité avec la réglementation, la mise en œuvre d’une solution de dématérialisation des factures apporte de nombreux avantages :
- Diminution des coûts et du temps de traitement des factures divisé par 3 en moyenne ;
- Meilleur respect des délais de paiement des fournisseurs ;
- Réduction des erreurs de saisie et des litiges ;
- Traçabilité de bout en bout des factures ;
- Meilleur pilotage de la trésorerie et du BFR ;
- Moins de tâches chronophages pour les comptables.
Le conseil d’INFORSUD Technologies
Cette réforme va impacter les pratiques et processus de traitement des factures fournisseurs et clients de toutes les entreprises. La mise en conformité doit donc être anticipée et préparée dès maintenant, sous peine de prendre le risque de se confronter à une pénurie d’expertise et de capacité de mise en oeuvre pour respecter les échéances fixées par les pouvoirs publics.
Un projet de dématérialisation des factures implique aussi tous les services d’une entreprise. Pour garantir sa réussite, tant sur les aspects techniques, organisationnels qu’humains, il nécessite d’être rigoureusement préparé et piloté.
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